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La République Démocratique du Congo (RDC) est actuellement au cœur d’un débat politique brûlant concernant la révision de sa constitution. Ce sujet suscite des passions et des préoccupations non seulement parmi les acteurs politiques, mais également au sein de la population. Ce débat va bien au-delà de simples considérations techniques ou juridiques ; il met en exergue des enjeux cruciaux liés à la gouvernance, à la démocratie et à l’avenir du pays.
Au centre de cette discussion se trouvent deux figures politiques majeures : le président Félix Tshisekedi, dont le mandat soulève des interrogations sur une éventuelle prolongation, et l’ancien président Joseph Kabila, dont un retour en tant que candidat pour les élections de 2028 suscite inquiétudes et divisions. Un Changement Constitutionnel Controversé Le changement constitutionnel est souvent perçu comme un outil destiné à prolonger le pouvoir en place. Dans le contexte congolais, cela soulève des questions légitimes sur la volonté réelle des dirigeants d’aligner leur agenda sur les aspirations du peuple. Les partisans d’une modification de la constitution estiment qu’elle pourrait offrir une voie vers une gouvernance plus efficace et un renouvellement du leadership. Cependant, cette vision se heurte aux craintes d’une dérive autoritaire et d’un affaiblissement des institutions démocratiques. La possibilité d’une révision constitutionnelle visant à maintenir Félix Tshisekedi au pouvoir ou à permettre le retour de Joseph Kabila constitue un risque majeur pour la démocratie en RDC. Une telle manœuvre pourrait miner les avancées démocratiques réalisées ces dernières années et engendrer une crise de confiance parmi les citoyens, qui aspirent à un changement réel et significatif. L’Appel à l’Écoute des Citoyens Il est impératif d’aborder cette question avec une approche réfléchie, prenant en compte non seulement les aspirations des dirigeants, mais également les préoccupations profondes des Congolais. L’écoute de la voix du peuple doit être au centre de toute discussion concernant des modifications fondamentales à la constitution. En ce sens, une consultation populaire serait non seulement souhaitable, mais nécessaire pour garantir que les décisions prises reflètent véritablement la volonté des citoyens, renforçant ainsi la légitimité des institutions politiques.
Les valeurs fondamentales de notre démocratie doivent être préservées et renforcées. Cela implique que toute initiative de changement constitutionnel s’inscrive dans le respect des textes en vigueur, sans que cela ne devienne un prétexte pour étendre le pouvoir d’un individu ou d’un groupe.
LaRDC a besoin d’un cadre constitutionnel solide qui protège les droits de tous les citoyens tout en garantissant la séparation des pouvoirs et la responsabilité des dirigeants. Les Positions Divergentes Le débat sur le changement constitutionnel en RDC est marqué par des positions divergentes qui reflètent les tensions et les aspirations variées au sein de la société congolaise. Cette question est d’une importance cruciale, tant sur le plan politique que social, nécessitant une analyse approfondie des arguments des différentes parties prenantes.
Les Partisans du Changement Certains politiciens et leaders d’opinion soutiennent l’idée d’une révision de la constitution qui permettrait de « revenir à zéro » sur le mandat des anciens présidents, notamment en ouvrant la voie à de nouvelles candidatures pour Félix Tshisekedi et Joseph Kabila. Voici leurs principaux arguments :
I. Renouvellement Politique :
Ils affirment que la RDC a besoin d’un renouvellement politique, avec de nouvelles figures capables d’apporter des solutions innovantes aux défis persistants. La révision constitutionnelle pourrait alors être perçue comme un moyen de dynamiser le paysage politique et d’engendrer un changement de cap face aux crises socio-économiques et sécuritaires.
II. Réponse aux Défis Actuels:
Selon eux, le cadre constitutionnel actuel ne répond pas adéquatement aux réalités du pays, notamment face à des problèmes comme la corruption, l’instabilité et la mauvaise gouvernance. Ils estiment qu’une modification de la constitution pourrait permettre d’introduire des réformes nécessaires pour améliorer la gouvernance et restaurer la confiance des citoyens envers les institutions.
III.Opportunités Électorales :
Pour certains, un changement de la constitution pourrait ouvrir de nouvelles opportunités électorales, permettant aux dirigeants actuels de se présenter sous un nouveau jour tout en intégrant des réformes électorales susceptibles d’améliorer la transparence et l’équité des élections. Les Opposants au Changement A l’opposé, un large éventail d’acteurs politiques, d’organisations de la société civile et de citoyens s’oppose fermement à toute révision constitutionnelle qui pourrait prolonger le mandat de Félix Tshisekedi ou permettre le retour de Joseph Kabila. Leurs arguments reposent sur plusieurs points essentiels :
1. Violation des Principes Démocratiques:
Les opposants soulignent que toute tentative de modifier la constitution pour favoriser un maintien au pouvoir constituerait une violation flagrante des principes démocratiques. Ils insistent sur le fait que la légitimité des dirigeants doit découler du consentement du peuple, et non de manœuvres visant à contourner les textes en vigueur.
2. Garde-fou contre les Dérives Autoritaires :
Ce groupe insiste sur le fait que la constitution doit servir de rempart contre les dérives autoritaires. La RDC a déjà connu des périodes d’abus de pouvoir, et toute révision perçue comme un moyen de consolider le pouvoir d’un individu pourrait entraîner une régression des libertés publiques et des droits fondamentaux.
IV. Consultation Populaire :
Bien que l’UDPS, le parti de Félix Tshisekedi, n’ait pas officiellement pris position sur le changement constitutionnel, certains membres influents, y compris l’honorable secrétaire général, ont exprimé leurs préoccupations. Cela met en lumière l’importance d’une consultation populaire pour recueillir l’opinion des militants et de la population en général. Les opposants estiment qu’il est essentiel de créer un espace de dialogue démocratique afin que les voix de tous les Congolais soient entendues.
V. Mémoire des Abus Passés :
De nombreux citoyens craignent que la modification de la constitution ne légitime des abus de pouvoir déjà présents, exacerbant ainsi la crise de confiance entre le gouvernement et le peuple. La mémoire des réformes constitutionnelles passées, souvent perçues comme des coups de force, demeure vive dans les esprits, renforçant leur détermination à s’opposer à tout changement compromettant l’intégrité de la démocratie. Conclusion Le débat sur le changement constitutionnel en RDC est profondément ancré dans des préoccupations politiques, sociales et historiques. Les partisans du changement plaident pour un renouvellement et une réponse aux défis actuels, tandis que les opposants insistent sur le respect des principes démocratiques et la protection des droits fondamentaux. Dans ce contexte, il est crucial de favoriser un dialogue ouvert et inclusif pour trouver un consensus qui respecte les aspirations du peuple congolais tout en préservant l’intégrité des institutions démocratiques. La RDC mérite un avenir où la voix de ses citoyens est entendue et respectée, et où la constitution demeure un rempart contre l’arbitraire, agissant comme un vecteur de progrès démocratique.
(Par Jean Aimé Mbiya Bondo Shabanza, Candidat honoraire à la Députation nationale dans la circonscription de Tshangu/2023, écrivain et analyste de la société)
Avec La Prospérité